Ce 16 novembre 2023, s’est tenue une réunion entre l’Agence Education-Développement (AED) et les professionnels de l’aquaculture sur la possibilité de lancer des formations certifiantes et qualifiantes à l’IFAD-Aquaculture Elavagnon.
Le constat est bien évident, 38% des apprenants inscrits dans les IFAD ont au moins le Bac 2 et 16% des effectifs ont plus de 27 ans. Parmi les demandes d’accès aux formations des IFAD non sélectionnées, se trouvent des profils sociaux et des âges variés, allant jusqu’à la cinquantaine.
Fort de ce constat, l’AED a initié une rencontre d’échange avec les professionnels de la filière aquacole afin de réfléchir sur la possibilité d’ouvrir des formations de courtes durées au public de plus en plus demandeur. Ce fut aussi le lieu d’évoquer les difficultés rencontrées dans l’accompagnement en entreprise des apprenants.
Lancé avec les mots d’ouverture du DG AED, M. Dammipi NOUPOKOU, suivi des mots du Président des aquaculteurs M. Kokou AKAKPOVI, la rencontre s’est poursuivie avec une brève historique de l’IFAD-Aquaculture Elavagnon depuis sa création à ce jour en guise de rappel aux participants.



(Interventions des professionnels de la filière aquacole)
Deux formules ont été exposées :
- La formation certifiante en un an avec des modules que le candidat peut suivre séparément en fonction de sa disponibilité. Elle sera sanctionnée à la fin par un certificat.
- Les formations qualifiantes de courtes durées en fonction des compétences recherchées où le candidat n’acquiert que des compétences spécifiques (la production d’aliment, la production d’alevins, le grossissement etc.) sanctionné par un certificat.
Le but affiché par l’AED à travers la perspective de ces formations est de permettre :
- Aux diplômés du Bac 2 désireux, de se faire former sur une période plus courte, uniquement dans la pratique professionnelle,
- Aux personnes désireuses de suivre le cursus complet mais ayant des contraintes (financière, temporelle, etc.) de le faire sous forme de modules,
- Aux professionnels de se faire former eux-mêmes ou leurs personnels sur des aspects spécifiques du métier et non sur l’ensemble du processus de production,
- Aux personnes dont l’âge dépasse la limite fixée pour l’adhésion à l’IFAD mais soucieux d’acquérir des compétences et de se garantir une source de revenu auxiliaire ou pour leurs vieux jours, de pouvoir se faire former.
La réunion s’est poursuivie par la présentation du DG IFAD-Aquaculture, le Col. Komlanvi TOGNI, sur les résultats satisfaisants des examens des 2 premières promotions et la présentation du Responsable de l’Insertion des apprenants, M. Kékéou BANGUINA, sur les efforts déployés qui ont permis déjà le financement de 61% des apprenants diplômés de la première promotion. La rencontre s’est achevée avec les recommandations des professionnels sur diverses questions.
Par rapport à la baisse des effectifs lors des recrutements d’apprenants pour l’IFAD-Aquaculture, les professionnels ont exhortés à :
- Une diversification des espèces étudiées pendant la formation dont certaines présentent une meilleure plus-value à l’exportation comme les crevettes et les écrevisses,
- Une meilleure mise en valeur des débouchés de la filière afin d’être plus attractif,
- Un accompagnement plus soutenu de la filière par le gouvernement, ce qui permettrait au professionnel de refléter un vécu qui donne envie aux gens de se lancer dans la filière.
Les professionnels ont appelé à un suivi encore plus rigoureux des apprenants financés pour éviter des éventuelles situations dommageables car affirment-ils les réalités dans la première année d’installation sont très éprouvantes. Ils proposent, et ceci après avoir reçu les apprenants en alternance dans leurs fermes, une préparation et un accompagnement des apprenants pour les mettre dans un état d’esprit métier, qui acceptent à bras le corps les difficultés de la profession. Enfin ils recommandent que les retours d’expérience terrain des apprenants installés servent à affiner la formation dispensée.
L’AED et les professionnels de la filière aquacole se sont félicités de cette rencontre et proposent qu’elle puisse se faire plus souvent afin de parfaire la formation des apprenants, futurs acteurs de la filière. De telles rencontres permettront de réfléchir ensemble sur les difficultés de la filière et d’y penser d’éventuelles solutions.